L'Union Africaine exprime sa "profonde inquiétude" face à la lenteur de la mise en œuvre de la charte de transition en Guinée
L'Union africaine (UA) a exprimé sa profonde inquiétude quant à la lenteur de la mise en œuvre d'une charte de transition en Guinée, indique un communiqué publié jeudi soir au sujet de la situation en Guinée. L'UA a salué les récentes évolutions dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, notamment l'adoption de la Charte de transition, la nomination d'un Premier ministre civil, la formation d'un gouvernement de transition, l'adoption d'une feuille de route gouvernementale pour la transition et la nomination des membres du Conseil national de transition (CNT).
Elle s'est toutefois déclarée "profondément préoccupée par la lenteur de la mise en œuvre de la Charte de la transition" et a appelé d'urgence les autorités de la transition à "accélérer l'établissement d'un calendrier clair, pratique et assorti de délais pour la mise en œuvre de la Charte de transition, en particulier la tenue d'élections nationales, afin de faciliter un retour rapide à l'ordre constitutionnel". Le Conseil de paix et de sécurité a réaffirmé la tolérance zéro de l'UA pour tout changement anticonstitutionnel de gouvernement en Afrique, selon le communiqué.
Elle a en outre demandé à la Commission de l'UA, en collaboration avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, de fournir l'appui technique nécessaire à la Guinée pour s'assurer que l'autorité de transition élabore un calendrier raisonnable et acceptable pour la transition vers l'ordre constitutionnel. Elle a exhorté les chefs militaires guinéens de respecter leurs engagements et de ne pas se présenter aux prochaines élections à la fin de la période de transition, afin de faciliter un retour complet à un régime civil, conformément à la Constitution du pays.
L'UA a souligné la nécessité d'assurer l'inclusion de toutes les parties prenantes, en particulier les femmes et les jeunes, dans le processus de réformes constitutionnelles et institutionnelles du pays. Elle a salué la libération du président Alpha Condé et a réitéré la nécessité de protéger et de préserver sa santé et son intégrité physique. Le bloc panafricain de 55 membres a appelé la communauté internationale à continuer à soutenir la Guinée afin de lui permettre de relever efficacement les défis politiques et socio-économiques auxquels le pays est confronté, et a réitéré l'importance de s'attaquer aux causes fondamentales, y compris la gouvernance et les déficits démocratiques, pour atteindre une paix, une sécurité, une stabilité et un développement durables dans le pays.
En septembre dernier, l'Union africaine avait suspendu la Guinée de toutes ses activités à la suite d'un coup d'Etat militaire.